Lot n° : 2343 | Estimation : 300 - 400€
[HELVÉTIUS (Claude Adrien)]. De l'Esprit. Paris, Durand, 1758.
In-4 de (1) ff., xxii-643-(1) pp. Maroquin rouge, dos à nerfs orné, p. de titre en mar. vert, triple filet doré encadrant les plats, tr. dorées (reliure de l'époque). Frottés et rayures, reliure reteintée et restaurée. Papier légt brunie par endroits, rousseurs éparses, tache rose en marge des premières pages.
Sans le portrait de Pierre II, roi du Portugal, qui est parfois ajouté à certains exemplaires.
Édition originale. Exemplaire cartonné.
"Première édition de cet ouvrage célèbre, censuré par la Sorbonne comme contenant 'tous les poisons épars dans les différents livres modernes', c'est-à-dire contemporains [...] L'ouvrage dédié à la famille royale, fut repoussé par cette dernière, et le 10 août, peu de jours après celui de la parution, le privilège, donné le 12 mai, fut révoqué. Malgré la Lettre au révérend père… [Berthier ou Pleix] qui constitue une apologie et une rétractation, suivie d'une autre rétractation plus explicite, le livre fut blâmé par le clergé [...] Helvétius en remis alors une troisième à Joly de Fleury, avocat général, le 22 janvier 1759 ; le 31 parut la lettre du pape, le 9 avril la censure de la Faculté de Théologie. Dès le 23 janvier Fleury avait prononcé ses réquisitions, tout en ménageant l'auteur lui-même, et le Parlement, le 6 février 1759 rendit son jugement ; le livre fut brûlé le 10. Helvetius se défit de sa charge de maître d'hôtel dela rine ; le censeur démissionna. Helvetius fit ces rétractations par amitié pour son censeur Texier, qui avait eu beaucoup d'ennuis à son sujet. On trouve cette rétractation jointe à quelques exemplaires. Ces ex. présentent des Cartons aux pages 1-16, 35-38, 59-62, 67-70, 75-78, 139-142, 145-54, 159-160, 169-176, 187-190, 227-230, 233-234, 239-240, 459-462, 545-550, 603-606. Ces corrections, considérables à l'époque, ne nous semblent plus si émouvantes ; le temps et les évènements ont passé. Helvetius fit imprimer des exempl. sans cartons pour ses amis. [...]"(Tchemerzine VI 188-189).
"On ne peut voir sans indignation qu’on persécute avec cet acharnement continu un livre que cette persécution seule peut rendre dangereux en faisant rechercher au lecteur le venin caché qu’on y suppose", Voltaire, Lettre à Thieriot, 7 février 1759. Corr. D8086.
"Nul n'a droit sur l'air que je respire, ni sur la plus noble fonction de mon esprit, celle de juger par moi-même." Claude Adrien Helvétius (1715-1771).
Notes manuscrites anciennes et soigneusement rédigées (sur certains cartons).
Lot n° : 2343
Résultat à venir
[HELVÉTIUS (Claude Adrien)]. De l'Esprit. Paris, Durand, 1758.
In-4 de (1) ff., xxii-643-(1) pp. Maroquin rouge, dos à nerfs orné, p. de titre en mar. vert, triple filet doré encadrant les plats, tr. dorées (reliure de l'époque). Frottés et rayures, reliure reteintée et restaurée. Papier légt brunie par endroits, rousseurs éparses, tache rose en marge des premières pages.
Sans le portrait de Pierre II, roi du Portugal, qui est parfois ajouté à certains exemplaires.
Édition originale. Exemplaire cartonné.
"Première édition de cet ouvrage célèbre, censuré par la Sorbonne comme contenant 'tous les poisons épars dans les différents livres modernes', c'est-à-dire contemporains [...] L'ouvrage dédié à la famille royale, fut repoussé par cette dernière, et le 10 août, peu de jours après celui de la parution, le privilège, donné le 12 mai, fut révoqué. Malgré la Lettre au révérend père… [Berthier ou Pleix] qui constitue une apologie et une rétractation, suivie d'une autre rétractation plus explicite, le livre fut blâmé par le clergé [...] Helvétius en remis alors une troisième à Joly de Fleury, avocat général, le 22 janvier 1759 ; le 31 parut la lettre du pape, le 9 avril la censure de la Faculté de Théologie. Dès le 23 janvier Fleury avait prononcé ses réquisitions, tout en ménageant l'auteur lui-même, et le Parlement, le 6 février 1759 rendit son jugement ; le livre fut brûlé le 10. Helvetius se défit de sa charge de maître d'hôtel dela rine ; le censeur démissionna. Helvetius fit ces rétractations par amitié pour son censeur Texier, qui avait eu beaucoup d'ennuis à son sujet. On trouve cette rétractation jointe à quelques exemplaires. Ces ex. présentent des Cartons aux pages 1-16, 35-38, 59-62, 67-70, 75-78, 139-142, 145-54, 159-160, 169-176, 187-190, 227-230, 233-234, 239-240, 459-462, 545-550, 603-606. Ces corrections, considérables à l'époque, ne nous semblent plus si émouvantes ; le temps et les évènements ont passé. Helvetius fit imprimer des exempl. sans cartons pour ses amis. [...]"(Tchemerzine VI 188-189).
"On ne peut voir sans indignation qu’on persécute avec cet acharnement continu un livre que cette persécution seule peut rendre dangereux en faisant rechercher au lecteur le venin caché qu’on y suppose", Voltaire, Lettre à Thieriot, 7 février 1759. Corr. D8086.
"Nul n'a droit sur l'air que je respire, ni sur la plus noble fonction de mon esprit, celle de juger par moi-même." Claude Adrien Helvétius (1715-1771).
Notes manuscrites anciennes et soigneusement rédigées (sur certains cartons).