Lot n° : 756 | Estimation : 4500 - 5000€
ANDROUET DU CERCEAU (Jacques). [Meubles. Collection dessinée et gravée de meubles du XVIe siècle dont des buffets, dressoirs, lits, chaises, cabinets etc.]. sl, sn, sd [c. 1565-1570].
In-4 (18 x 24 cm) de 46 planches gravées sur cuivre à l'eau-forte, non signées, verso blanc, numérotation manuscrite ancienne, veau fauve, dos orné à nerfs, médaillon doré sur les plats dans un double encadrement de filets à froid, fleurons aux angles, tranches dorées (reliure de l'époque).
Importante suite de la plus grande rareté en premier tirage, dessinée et gravée avant la lettre par Jacques Androuet Du Cerceau (1520-1586). Collection d’une cinquantaine de pièces de mobilier du XVIe siècle que Peter Fuhring, spécialiste de l’oeuvre gravé de Du Cerceau, date des années 1565-1570 à partir de rapprochements stylistiques ; « Il n’est pas aisé de mesurer le tirage ni la diffusion des planches de mobilier d’Androuet du Cerceau. Il existe aujourd’hui plusieurs exemplaires de ce groupe d’estampes, quelques-uns sont reliés avec parfois d’autres sujets ajoutés, mais peu d’entre eux conservent une reliure du XVIe siècle. L’estimation du tirage est d’autant plus difficile (…) Gravées à l’eau-forte, une technique relativement récente encore en France, ces planches sont un exemple relativement rare de publication de mobilier au XVIe siècle. Le statut même de ces estampes est problématique : s’agit-il de projets de meubles ? De représentations de meubles déjà réalisés ? L’ornementation est typique du répertoire décoratif d’Androuet du Cerceau, avec les sphinges de profil, les termes en décoration des pieds de table, les feuilles d’acanthes enroulées, les vases etc. Il témoigne d’un luxe très grand de matériaux nécessitant l’intervention de nombreux corps de métiers, au point que certains historiens aient douté de la possibilité de réaliser de tels meubles. La très grande rareté de mobiliers contemporains n’aide malheureusement pas beaucoup à saisir la place de telles estampes dans la réalisation du mobilier du XVIe siècle. Mais très vraisemblablement, il faut voir dans ces deux tables comme dans l’ensemble des représentations de meubles gravés par Androuet des modèles destinés aux praticiens des arts décoratifs en général, menuisiers, sculpteurs et même relieurs qui se sont parfois inspirés des compositions ornementales de mobilier de Du Cerceau pour décorer les plats de reliure de livres » (Peter Fuhring, Jacques Androuet du Cerceau et le mobilier à la Renaissance dans Parures d’or et de pourpre : le mobilier à la cour des Valois, exposition Blois, p. 41-51).
Dos entièrement restauré au XIXe siècle et 3 planches remontées - les plats du XVIe siècle ont été conservés ; petite déchirure marginale sans manque (33e planche) ; double ex-libris XIXe sur les contreplats.
Brunet (I, 283) mentionne un retirage en 43 planches de Turin, 1587 : « Ces sortes de suites dont il serait bien difficile de déterminer exactement le nombre de pièces nécessaires pour les compléter sont recherchées et fort rares ».
Lot n° : 756
Adjuge : 4600 €
ANDROUET DU CERCEAU (Jacques). [Meubles. Collection dessinée et gravée de meubles du XVIe siècle dont des buffets, dressoirs, lits, chaises, cabinets etc.]. sl, sn, sd [c. 1565-1570].
In-4 (18 x 24 cm) de 46 planches gravées sur cuivre à l'eau-forte, non signées, verso blanc, numérotation manuscrite ancienne, veau fauve, dos orné à nerfs, médaillon doré sur les plats dans un double encadrement de filets à froid, fleurons aux angles, tranches dorées (reliure de l'époque).
Importante suite de la plus grande rareté en premier tirage, dessinée et gravée avant la lettre par Jacques Androuet Du Cerceau (1520-1586). Collection d’une cinquantaine de pièces de mobilier du XVIe siècle que Peter Fuhring, spécialiste de l’oeuvre gravé de Du Cerceau, date des années 1565-1570 à partir de rapprochements stylistiques ; « Il n’est pas aisé de mesurer le tirage ni la diffusion des planches de mobilier d’Androuet du Cerceau. Il existe aujourd’hui plusieurs exemplaires de ce groupe d’estampes, quelques-uns sont reliés avec parfois d’autres sujets ajoutés, mais peu d’entre eux conservent une reliure du XVIe siècle. L’estimation du tirage est d’autant plus difficile (…) Gravées à l’eau-forte, une technique relativement récente encore en France, ces planches sont un exemple relativement rare de publication de mobilier au XVIe siècle. Le statut même de ces estampes est problématique : s’agit-il de projets de meubles ? De représentations de meubles déjà réalisés ? L’ornementation est typique du répertoire décoratif d’Androuet du Cerceau, avec les sphinges de profil, les termes en décoration des pieds de table, les feuilles d’acanthes enroulées, les vases etc. Il témoigne d’un luxe très grand de matériaux nécessitant l’intervention de nombreux corps de métiers, au point que certains historiens aient douté de la possibilité de réaliser de tels meubles. La très grande rareté de mobiliers contemporains n’aide malheureusement pas beaucoup à saisir la place de telles estampes dans la réalisation du mobilier du XVIe siècle. Mais très vraisemblablement, il faut voir dans ces deux tables comme dans l’ensemble des représentations de meubles gravés par Androuet des modèles destinés aux praticiens des arts décoratifs en général, menuisiers, sculpteurs et même relieurs qui se sont parfois inspirés des compositions ornementales de mobilier de Du Cerceau pour décorer les plats de reliure de livres » (Peter Fuhring, Jacques Androuet du Cerceau et le mobilier à la Renaissance dans Parures d’or et de pourpre : le mobilier à la cour des Valois, exposition Blois, p. 41-51).
Dos entièrement restauré au XIXe siècle et 3 planches remontées - les plats du XVIe siècle ont été conservés ; petite déchirure marginale sans manque (33e planche) ; double ex-libris XIXe sur les contreplats.
Brunet (I, 283) mentionne un retirage en 43 planches de Turin, 1587 : « Ces sortes de suites dont il serait bien difficile de déterminer exactement le nombre de pièces nécessaires pour les compléter sont recherchées et fort rares ».