Lot n° : 519 | Estimation : 15000 - 20000€
GAINSBOURG (Serge). You're under arrest. Manuscrit autographe des paroles sur papier à entête du Raphaël : "Un soir que dans le Bronx j'étais on ne peux(sic) plus anxieux de retrouver Samantha entre Thelonius Monk quelque punk aussi Bronsky Beat giclant de mon aiwa (…)" Paris, sd (c. 1987-1988). 3 feuillets (A4) sur papier ivoire à entête de l'hôtel Raphaël, numérotés (1-3). Chanson ouvrant le dernier album éponyme de Gainsbourg période Gainsbarre. L'album, intitulé en hommage à Miles Davis, est un album-concept (format cher au chanteur après La Ballade de Melody Nelson et l'homme à la tête de chou) reprenant un thème fétiche de Gainsbourg, fasciné par Nabokov et Lolita : l'attrait d'un homme mûr pour une jeune femme, Samantha. Si certains textes de l'album sont très crus à l'instar du précédent album Love on the beat (Five easy pisseuses, Suck Baby Suck, Shotgun…), ses deux singles les plus célèbres "Aux enfants de la chance" et "Mon Légionnaire" s'en dénotent complètement, préférant dénoncer les dangers de la drogue auprès des jeunes ou reprendre à sa manière un classique interprété par Piaf. La chanson "You're under arrest" est quant à elle une ode à la musique américaine et anglo-saxonne de l'époque : la musique et le rythme sont fortement imprégnés de la tonalité des derniers albums de Miles Davis mais également par le rap et le hip-hop, avec par ailleurs plusieurs références dans les paroles aux mouvements musicaux marquants du Bronx ou de l'époque (jazz de Thelonious Munk, le punk, le groupe de new wave Bronski Beat…). Les 3 feuillets autographes ne contiennent que les paroles des couplets (dont les premiers mots ne sont évidemment pas sans rappeler le début du mythique Initials BB). Le refrain ("You're under arrest, cause you're the best") était interprété sur l'album par Curtis King Jr (ce dernier vivant aux Etats-Unis, c'est le choriste et danseur Billy Obam qui l'interprétait en France sur scène et en promo). L'écriture, grande et aérée, à la plume et à l'encre noire, est d'une grande dimension graphique, rappelant d'une certaine manière la première carrière de Lucien Ginsburg aux Beaux-Arts et dans la peinture. Les ratures et corrections sont surtout des indications de prononciation, de liaison ou d'intonation guidant l'interprétation proprement dite de la chanson, la mention "sax" après le 3e couplet faisant évidemment référence au solo de saxo au milieu du morceau, interprété par Stan Harrison. L'hôtel de luxe le Raphaël était connu entre autres pour être le refuge régulier de Gainsbourg à partir de 1986. Echaudé par les critiques et le scandale créé malgré lui par la sortie d'Aux armes etc. et se sentant de plus en plus incompris, l'artiste s'enfonce encore davantage dans l'alcool et le tabac se cachant derrière son double provocateur et noctambule Gainsbarre. Il prenait alors ses quartiers au Raphaël pour des séjours réguliers de un à trois mois, toujours dans la même suite au 5e étage (celle de Spencer Tracy, selon lui, avec qui il partageait son alcoolisme avéré) et passait de longues soirées au bar anglais, à converser avec le barman ou au comptoir avec ses compagnons de boisson. Il y retourna une dernière fois en 1989, 2 ans avant sa mort, après une nouvelle opération chirurgicale avec interdiction formelle cette fois de lui servir de l'alcool. On en contemplera donc qu'avec d'autant plus d'attention et d'émotion ce document emblématique des goûts musicaux et des thématiques chers à l'artiste, rédigé de façon à la fois hâtive et élégante dans un cadre préservé, protégeant sa sensibilité à vif.
Lot n° : 519
Adjuge : 17000 €
GAINSBOURG (Serge). You're under arrest. Manuscrit autographe des paroles sur papier à entête du Raphaël : "Un soir que dans le Bronx j'étais on ne peux(sic) plus anxieux de retrouver Samantha entre Thelonius Monk quelque punk aussi Bronsky Beat giclant de mon aiwa (…)" Paris, sd (c. 1987-1988). 3 feuillets (A4) sur papier ivoire à entête de l'hôtel Raphaël, numérotés (1-3). Chanson ouvrant le dernier album éponyme de Gainsbourg période Gainsbarre. L'album, intitulé en hommage à Miles Davis, est un album-concept (format cher au chanteur après La Ballade de Melody Nelson et l'homme à la tête de chou) reprenant un thème fétiche de Gainsbourg, fasciné par Nabokov et Lolita : l'attrait d'un homme mûr pour une jeune femme, Samantha. Si certains textes de l'album sont très crus à l'instar du précédent album Love on the beat (Five easy pisseuses, Suck Baby Suck, Shotgun…), ses deux singles les plus célèbres "Aux enfants de la chance" et "Mon Légionnaire" s'en dénotent complètement, préférant dénoncer les dangers de la drogue auprès des jeunes ou reprendre à sa manière un classique interprété par Piaf. La chanson "You're under arrest" est quant à elle une ode à la musique américaine et anglo-saxonne de l'époque : la musique et le rythme sont fortement imprégnés de la tonalité des derniers albums de Miles Davis mais également par le rap et le hip-hop, avec par ailleurs plusieurs références dans les paroles aux mouvements musicaux marquants du Bronx ou de l'époque (jazz de Thelonious Munk, le punk, le groupe de new wave Bronski Beat…). Les 3 feuillets autographes ne contiennent que les paroles des couplets (dont les premiers mots ne sont évidemment pas sans rappeler le début du mythique Initials BB). Le refrain ("You're under arrest, cause you're the best") était interprété sur l'album par Curtis King Jr (ce dernier vivant aux Etats-Unis, c'est le choriste et danseur Billy Obam qui l'interprétait en France sur scène et en promo). L'écriture, grande et aérée, à la plume et à l'encre noire, est d'une grande dimension graphique, rappelant d'une certaine manière la première carrière de Lucien Ginsburg aux Beaux-Arts et dans la peinture. Les ratures et corrections sont surtout des indications de prononciation, de liaison ou d'intonation guidant l'interprétation proprement dite de la chanson, la mention "sax" après le 3e couplet faisant évidemment référence au solo de saxo au milieu du morceau, interprété par Stan Harrison. L'hôtel de luxe le Raphaël était connu entre autres pour être le refuge régulier de Gainsbourg à partir de 1986. Echaudé par les critiques et le scandale créé malgré lui par la sortie d'Aux armes etc. et se sentant de plus en plus incompris, l'artiste s'enfonce encore davantage dans l'alcool et le tabac se cachant derrière son double provocateur et noctambule Gainsbarre. Il prenait alors ses quartiers au Raphaël pour des séjours réguliers de un à trois mois, toujours dans la même suite au 5e étage (celle de Spencer Tracy, selon lui, avec qui il partageait son alcoolisme avéré) et passait de longues soirées au bar anglais, à converser avec le barman ou au comptoir avec ses compagnons de boisson. Il y retourna une dernière fois en 1989, 2 ans avant sa mort, après une nouvelle opération chirurgicale avec interdiction formelle cette fois de lui servir de l'alcool. On en contemplera donc qu'avec d'autant plus d'attention et d'émotion ce document emblématique des goûts musicaux et des thématiques chers à l'artiste, rédigé de façon à la fois hâtive et élégante dans un cadre préservé, protégeant sa sensibilité à vif.