Lot n° : 376 | Estimation : 150 - 200€
Théâtre - [HUERNE DE LA MOTHE (François-Charles)]. Mémoire à consulter, sur la question de l'excommunication ; que l'on prétend encourue par le seul fait d'acteurs de la Comédie Françoise. Paris, sn, 1761.
In-12, titre, pp. xv-xxxvj, 256 pp., basane fauve modeste, dos lisse orné, p. de titre verte, encadrement de filet à froid sur les plats, filet doré sur les coupes, tr. rouges (reliure de l'époque). Coiffes rognées, dos et coins très frottés, galeries de vers marginales, sans atteinte.
Seconde édition. La première édition (à l’adresse d’Amsterdam, 1761) portait un titre un peu différent, et plus "accrocheur" : Libertés de la France contre le pouvoir arbitraire de l'excommunication. Ouvrage dont on est spécialement redevable aux sentimens généreux de Mlle Clair[on]. La controverse évoquée a en effet pour origine la vie de la célèbre comédienne : Claire-Josèphe Léris (1723-1803), dite Mademoiselle Clairon, fut à l'origine d'un scandale retentissant qui mit fin à sa carrière. Les Comédiens français avaient organisé en grande pompe un service religieux à la mémoire de Crébillon père à sa mort. L’Archevêque de Paris, Monseigneur de Beaumont, s'indigna de cette "indécente cérémonie", et réclama des sanctions contre le curé qui avait accueilli des "histrions excommuniés". Humiliés, les Comédiens français s'adressèrent au Roi en lui rappelant les déclarations de Louis XIII en leur faveur. Le Roi ne dit mot. La Clairon défia la colère du parterre et des gentilhommes de la Chambre en refusant de jouer Le Siège de Calais. Avec Lekain, Molé et Bellecour, elle fut envoyée cinq jours au For-l'Evêque. Telle une militante moderne, Mademoiselle Clairon continua à revendiquer avec courage un statut civil et religieux pour les comédiens. Devant l'inertie des autorités, elle renonça au théâtre, au grand dam du public. Elle se réfugia auprès de Voltaire à Ferney. (Cioranescu, XVIII, 34 280.)
Lot n° : 376
Adjuge : 150 €
Théâtre - [HUERNE DE LA MOTHE (François-Charles)]. Mémoire à consulter, sur la question de l'excommunication ; que l'on prétend encourue par le seul fait d'acteurs de la Comédie Françoise. Paris, sn, 1761.
In-12, titre, pp. xv-xxxvj, 256 pp., basane fauve modeste, dos lisse orné, p. de titre verte, encadrement de filet à froid sur les plats, filet doré sur les coupes, tr. rouges (reliure de l'époque). Coiffes rognées, dos et coins très frottés, galeries de vers marginales, sans atteinte.
Seconde édition. La première édition (à l’adresse d’Amsterdam, 1761) portait un titre un peu différent, et plus "accrocheur" : Libertés de la France contre le pouvoir arbitraire de l'excommunication. Ouvrage dont on est spécialement redevable aux sentimens généreux de Mlle Clair[on]. La controverse évoquée a en effet pour origine la vie de la célèbre comédienne : Claire-Josèphe Léris (1723-1803), dite Mademoiselle Clairon, fut à l'origine d'un scandale retentissant qui mit fin à sa carrière. Les Comédiens français avaient organisé en grande pompe un service religieux à la mémoire de Crébillon père à sa mort. L’Archevêque de Paris, Monseigneur de Beaumont, s'indigna de cette "indécente cérémonie", et réclama des sanctions contre le curé qui avait accueilli des "histrions excommuniés". Humiliés, les Comédiens français s'adressèrent au Roi en lui rappelant les déclarations de Louis XIII en leur faveur. Le Roi ne dit mot. La Clairon défia la colère du parterre et des gentilhommes de la Chambre en refusant de jouer Le Siège de Calais. Avec Lekain, Molé et Bellecour, elle fut envoyée cinq jours au For-l'Evêque. Telle une militante moderne, Mademoiselle Clairon continua à revendiquer avec courage un statut civil et religieux pour les comédiens. Devant l'inertie des autorités, elle renonça au théâtre, au grand dam du public. Elle se réfugia auprès de Voltaire à Ferney. (Cioranescu, XVIII, 34 280.)