Lot n° : 368 | Estimation : 500 - 700€
Moyen-Orient. Catalogue des Perles, Pierreries, Bijoux et Objets d'art précieux le tout ayant appartenu à S. M. le Sultan Abd-ul-Hamid II dont la vente aura lieu à Paris 1° Galerie Georges Petit [.] les lundi 27, mardi 28 et mercredi 29 novembre 1911 [.] 2° Hôtel Drouot [.] du lundi 4 au lundi 11 décembre 1911 [.] Commissaire-priseur Me F. Lair-Dubreuil - expert M. Robert Linzeler. Paris, 1911. In-4 broché, couv. imprimée rempliée, sous portefeuille à lacets. XV-58 pp. et 27 planches en bistre, dont une à double page (419 notices), sous serpentes numérotées. Couverture légt usée, petite tache rousse sur le plat, petits manques au dos, sinon très bon exemplaire. Abdülhamid II (1842-1918), sultan ottoman et calife de l'Islam de 1876 à sa déposition en 1909, fut le dernier monarque absolu de l'empire ottoman, en déclin persistant sous son règne malgré une politique de modernisation. La répression brutale des révoltes des minorités lui valurent en Europe les surnoms de "Sultan rouge" et de "Grand Saigneur". Après la désastreuse guerre russo-turque de 1878, il suspend la première constitution qu'il avait lui-même promulgué à son accession au trône et gouverne en autocrate durant les trente années qui suivent, avant de se voir forcé de restaurer cette constitution après la mutinerie de Macédoine en 1908 en laissant le pouvoir aux "Jeunes-Turcs". Après une tentative ratée de contre-révolution monarchiste en avril 1909, le sultan est déposé et exilé à Salonique. Son demi-frère cadet lui succède sous le nom de Mehmed V. "Certes oui, tout arrive ! Voici qu'au XXe siècle, en plein Paris, à quelques pas du boulevard, je viens de vivre une aventure orientale, et de l'Orient le plus imprévu, le plus merveilleux, le plus fantastique, une véritable féérie sultanesque, un chapitre inédit des fameux Contes [.] A peine entré, j'en eus le pressentiment, de l'heure extraordinaire que j'allais vivre là, en pleine Mille et Deuxième Nuit. [.] Et c'est le trésor particulier du sultan Abd-ul-Hamid, le tas de joyaux en pierres précieuses dont il amusait ses loisirs à Yildz-Kiosk lorsqu’on vint l’y surprendre pour le détrôner. Le dernier monarque vraiment absolu, le suprême potentat qui ait joui de la suprême omnipotence, le Commandeur des croyants, l'incarnation d'Allah, voilà quels étaient ses joujous de vieil enfant maniaque, sanguinaire, voluptueux et poltron [.] Et ces diadèmes, dont les diamants semblent juxtaposés comme par aimantation, sans qu’on voit monture aucune ! Celui en particulier, dont l’aigrette a le dessin, l’essor, l’ondulation, le balancement, la souple élasticité vivante d’une véritable aigrette en plumage sur une tête d’oiseau du paradis [.] Et ces émeraudes fabuleuses, en a-t-on jamais contemplé de telles ? [.] Mais les miracles du Trésor [.] ce sont les chapelets et les solitaires. [.] Les chapelets ont pour grains des perles énormes, pures, grasses au toucher [.] Et ce que l'on sent aussi, dans les perles et les diamants, ce que l'on y sent encore, ce que l'on y sentira toujours palpiter, vibrer, ce sont les rêves que rêvait, en les manipulant sans relâche, le Sultan qu'on vint surprendre à Yildiz-Kiosk pour en faire un captif [.]" Préface de Jean Richepin.
Lot n° : 368
Adjuge : 1000 €
Moyen-Orient. Catalogue des Perles, Pierreries, Bijoux et Objets d'art précieux le tout ayant appartenu à S. M. le Sultan Abd-ul-Hamid II dont la vente aura lieu à Paris 1° Galerie Georges Petit [.] les lundi 27, mardi 28 et mercredi 29 novembre 1911 [.] 2° Hôtel Drouot [.] du lundi 4 au lundi 11 décembre 1911 [.] Commissaire-priseur Me F. Lair-Dubreuil - expert M. Robert Linzeler. Paris, 1911. In-4 broché, couv. imprimée rempliée, sous portefeuille à lacets. XV-58 pp. et 27 planches en bistre, dont une à double page (419 notices), sous serpentes numérotées. Couverture légt usée, petite tache rousse sur le plat, petits manques au dos, sinon très bon exemplaire. Abdülhamid II (1842-1918), sultan ottoman et calife de l'Islam de 1876 à sa déposition en 1909, fut le dernier monarque absolu de l'empire ottoman, en déclin persistant sous son règne malgré une politique de modernisation. La répression brutale des révoltes des minorités lui valurent en Europe les surnoms de "Sultan rouge" et de "Grand Saigneur". Après la désastreuse guerre russo-turque de 1878, il suspend la première constitution qu'il avait lui-même promulgué à son accession au trône et gouverne en autocrate durant les trente années qui suivent, avant de se voir forcé de restaurer cette constitution après la mutinerie de Macédoine en 1908 en laissant le pouvoir aux "Jeunes-Turcs". Après une tentative ratée de contre-révolution monarchiste en avril 1909, le sultan est déposé et exilé à Salonique. Son demi-frère cadet lui succède sous le nom de Mehmed V. "Certes oui, tout arrive ! Voici qu'au XXe siècle, en plein Paris, à quelques pas du boulevard, je viens de vivre une aventure orientale, et de l'Orient le plus imprévu, le plus merveilleux, le plus fantastique, une véritable féérie sultanesque, un chapitre inédit des fameux Contes [.] A peine entré, j'en eus le pressentiment, de l'heure extraordinaire que j'allais vivre là, en pleine Mille et Deuxième Nuit. [.] Et c'est le trésor particulier du sultan Abd-ul-Hamid, le tas de joyaux en pierres précieuses dont il amusait ses loisirs à Yildz-Kiosk lorsqu’on vint l’y surprendre pour le détrôner. Le dernier monarque vraiment absolu, le suprême potentat qui ait joui de la suprême omnipotence, le Commandeur des croyants, l'incarnation d'Allah, voilà quels étaient ses joujous de vieil enfant maniaque, sanguinaire, voluptueux et poltron [.] Et ces diadèmes, dont les diamants semblent juxtaposés comme par aimantation, sans qu’on voit monture aucune ! Celui en particulier, dont l’aigrette a le dessin, l’essor, l’ondulation, le balancement, la souple élasticité vivante d’une véritable aigrette en plumage sur une tête d’oiseau du paradis [.] Et ces émeraudes fabuleuses, en a-t-on jamais contemplé de telles ? [.] Mais les miracles du Trésor [.] ce sont les chapelets et les solitaires. [.] Les chapelets ont pour grains des perles énormes, pures, grasses au toucher [.] Et ce que l'on sent aussi, dans les perles et les diamants, ce que l'on y sent encore, ce que l'on y sentira toujours palpiter, vibrer, ce sont les rêves que rêvait, en les manipulant sans relâche, le Sultan qu'on vint surprendre à Yildiz-Kiosk pour en faire un captif [.]" Préface de Jean Richepin.