Lot n° : 275 | Estimation : 200 - 300€
Égypte - SILVESTRE DE SACY (Antoine Isaac). Lettre au Citoyen Chaptal, Ministre de l'Intérieur, Membre de l'Institut national des sciences et arts, &c. au sujet de l'inscription égyptienne du monument trouvé à Rosette. Paris, Imprimerie de la République, An X [1802].
In-8 de 47 pp. 2 planches in fine dont une dépliante. Broché, couv. d'attente (désolidarisée).
Rare plaquette rédigée par l'orientaliste Antoine-Isaac Silvestre de Sacy (1758-1838) rendant compte de ses travaux d'étude de la Pierre de Rosette. Ce célèbre fragment de stèle gravée de l'Égypte antique porte trois versions d'un même texte : un décret promulgué à Memphis par le pharaon Ptolémée V en 196 av. J.-C., écrit en deux langues (égyptien ancien et grec ancien) et trois écritures : égyptien en hiéroglyphes, égyptien démotique et alphabet grec. Elle avait été redécouverte pendant l'expédition d'Égypte par un soldat français, Pierre-François-Xavier Bouchard, dans la ville de Rosette, où elle avait été utilisée comme matériau de construction pour des fortifications. Des copies et moulages circulèrent parmi les musées et les savants européens et la pierre originale devint possession britannique en 1801 après la défaite de Bonaparte en Égypte. Elle est depuis lors exposée au British Museum.
La première traduction du texte en grec est réalisée dès 1803. Il faut cependant attendre près de vingt ans avant que le déchiffrage des hiéroglyphes ne soit annoncé par Jean-François Champollion, à Paris, en 1822, et plus encore avant que les érudits ne soient capables de lire les inscriptions égyptiennes antiques avec assurance.
Antoine-Isaac Silvestre, alors professeur à l'École des langues orientales, maîtrisant de nombreuses langues, dont l'arabe, l'hébreu, le syriaque, etc., avait été chargé par le ministre Chaptal en 1801 d'étudier la Pierre de Rosette. Il se pencha sur le deuxième texte en essayant de repérer certains mots, dont les noms propres, pour les mettre en relation avec leurs équivalents en hiéroglyphes et en grec. Il en identifia plusieurs, mais commit aussi des erreurs. Il se découragea et abandonna, publiant dès 1802 cette Lettre au citoyen Chaptal dans laquelle il expose ses résultats et dit espérer un meilleur succès aux savants qui lui succèderont. Bien qu'il ait renoncé à déchiffrer la pierre, Silvestre de Sacy contribua malgré tout à l'avancée des travaux en suggérant au savant anglais Thomas Young d'étudier en particulier les cartouches qui pourraient contenir des noms propres en phonétique, découverte qui servit grandement les recherches déterminantes de Champollion quelques années plus tard.
Notes manuscrites au crayon dans certaines marges. Brochure fragile mais bon exemplaire.
(Quérard, Fr. litt. IX-146)
Lot n° : 275
Adjuge : 370 €
Égypte - SILVESTRE DE SACY (Antoine Isaac). Lettre au Citoyen Chaptal, Ministre de l'Intérieur, Membre de l'Institut national des sciences et arts, &c. au sujet de l'inscription égyptienne du monument trouvé à Rosette. Paris, Imprimerie de la République, An X [1802].
In-8 de 47 pp. 2 planches in fine dont une dépliante. Broché, couv. d'attente (désolidarisée).
Rare plaquette rédigée par l'orientaliste Antoine-Isaac Silvestre de Sacy (1758-1838) rendant compte de ses travaux d'étude de la Pierre de Rosette. Ce célèbre fragment de stèle gravée de l'Égypte antique porte trois versions d'un même texte : un décret promulgué à Memphis par le pharaon Ptolémée V en 196 av. J.-C., écrit en deux langues (égyptien ancien et grec ancien) et trois écritures : égyptien en hiéroglyphes, égyptien démotique et alphabet grec. Elle avait été redécouverte pendant l'expédition d'Égypte par un soldat français, Pierre-François-Xavier Bouchard, dans la ville de Rosette, où elle avait été utilisée comme matériau de construction pour des fortifications. Des copies et moulages circulèrent parmi les musées et les savants européens et la pierre originale devint possession britannique en 1801 après la défaite de Bonaparte en Égypte. Elle est depuis lors exposée au British Museum.
La première traduction du texte en grec est réalisée dès 1803. Il faut cependant attendre près de vingt ans avant que le déchiffrage des hiéroglyphes ne soit annoncé par Jean-François Champollion, à Paris, en 1822, et plus encore avant que les érudits ne soient capables de lire les inscriptions égyptiennes antiques avec assurance.
Antoine-Isaac Silvestre, alors professeur à l'École des langues orientales, maîtrisant de nombreuses langues, dont l'arabe, l'hébreu, le syriaque, etc., avait été chargé par le ministre Chaptal en 1801 d'étudier la Pierre de Rosette. Il se pencha sur le deuxième texte en essayant de repérer certains mots, dont les noms propres, pour les mettre en relation avec leurs équivalents en hiéroglyphes et en grec. Il en identifia plusieurs, mais commit aussi des erreurs. Il se découragea et abandonna, publiant dès 1802 cette Lettre au citoyen Chaptal dans laquelle il expose ses résultats et dit espérer un meilleur succès aux savants qui lui succèderont. Bien qu'il ait renoncé à déchiffrer la pierre, Silvestre de Sacy contribua malgré tout à l'avancée des travaux en suggérant au savant anglais Thomas Young d'étudier en particulier les cartouches qui pourraient contenir des noms propres en phonétique, découverte qui servit grandement les recherches déterminantes de Champollion quelques années plus tard.
Notes manuscrites au crayon dans certaines marges. Brochure fragile mais bon exemplaire.
(Quérard, Fr. litt. IX-146)