Lot n° : 268 | Estimation : 1500 - 1800€
Esclavage - [Guyane britannique - Manuscrit]. [Livre de comptes]. sl [Demerara], 1786-1800.
In-folio, 105 pp. entièrement réglées, couvertes d'une écriture moyenne et lisible (environ 35 lignes par page), 30 ff. demeurés vierges, mouton retourné brun, dos lisse muet orné à froid, double encadrement de guirlande à froid sur les plats, tranches marbrées (reliure de l'époque). Accrocs en coiffe sup. et à deux coins.
Rarissime document sur cette colonie très peu connue.
Très important livre de comptes, non attribué, mais appartenant vraisemblablement à un intermédiaire financier (ou un négociant en gros), vraisemblablement en exercice à Demerara (ou Demerary). Dans la suite (p. 44), on voit qu'il loue une maison à Mahaika [= Mahaica], ce qui confirme la localisation.
Distribué selon une liste de noms, en deux tableaux vis-à-vis (doit et avoir), le cahier suit un ordre nominal, dans lequel une place principale (pp. 1-31) est accordée à un certain J.-P. Dardier, de la colonie hollandaise (puis anglaise) de Demerara (ou Demerary). La suite des noms de créanciers ou débiteurs devrait permettre d'enrichir la liste des colons de différentes origines se trouvant sur place dans les années cruciales entre la Guerre de l'indépendance américaine et la prise de possession anglaise.
Les marchandises évoquées dans la colonne de gauche (« doit ») sont des plus variées : tissus, produits alimentaires, eaux-de-vie, mais aussi loyers, chandelles, savon, et… "nègres domestiques", l’esclavage ayant cours dans la colonie. Les références aux termes "nègres" et "négresses" est omniprésente dans cette comptabilité.
Séparée d'Essequibo en 1745, Demerara, avec sa capitale Georgetown [Stabroek], formait l'un des établissements néerlandais de la côte septentrionale de l'Amérique du Sud. Objet d'occupations anglaise (1781), puis française (1782) pendant la Guerre de l'Indépendance américaine, la colonie fit retour aux Pays-Bas après le Traité de Paris. En 1796, dans le cadre de l'affrontement général avec la France révolutionnaire, les Anglais s'emparèrent de nouveau des possessions néerlandaises en Amérique. Elles furent rendues après la Paix d'Amiens (1802), réoccupées un an plus tard (1803), et formellement cédées à la Grande-Bretagne par le nouveau royaume des Pays-Bas le 20 novembre 1815. Réunies en 1814, les colonies d'Essequibo et de Demerara formèrent le noyau de la Guyane britannique (1831-1966).
Lot n° : 268
Adjuge : 2200 €
Esclavage - [Guyane britannique - Manuscrit]. [Livre de comptes]. sl [Demerara], 1786-1800.
In-folio, 105 pp. entièrement réglées, couvertes d'une écriture moyenne et lisible (environ 35 lignes par page), 30 ff. demeurés vierges, mouton retourné brun, dos lisse muet orné à froid, double encadrement de guirlande à froid sur les plats, tranches marbrées (reliure de l'époque). Accrocs en coiffe sup. et à deux coins.
Rarissime document sur cette colonie très peu connue.
Très important livre de comptes, non attribué, mais appartenant vraisemblablement à un intermédiaire financier (ou un négociant en gros), vraisemblablement en exercice à Demerara (ou Demerary). Dans la suite (p. 44), on voit qu'il loue une maison à Mahaika [= Mahaica], ce qui confirme la localisation.
Distribué selon une liste de noms, en deux tableaux vis-à-vis (doit et avoir), le cahier suit un ordre nominal, dans lequel une place principale (pp. 1-31) est accordée à un certain J.-P. Dardier, de la colonie hollandaise (puis anglaise) de Demerara (ou Demerary). La suite des noms de créanciers ou débiteurs devrait permettre d'enrichir la liste des colons de différentes origines se trouvant sur place dans les années cruciales entre la Guerre de l'indépendance américaine et la prise de possession anglaise.
Les marchandises évoquées dans la colonne de gauche (« doit ») sont des plus variées : tissus, produits alimentaires, eaux-de-vie, mais aussi loyers, chandelles, savon, et… "nègres domestiques", l’esclavage ayant cours dans la colonie. Les références aux termes "nègres" et "négresses" est omniprésente dans cette comptabilité.
Séparée d'Essequibo en 1745, Demerara, avec sa capitale Georgetown [Stabroek], formait l'un des établissements néerlandais de la côte septentrionale de l'Amérique du Sud. Objet d'occupations anglaise (1781), puis française (1782) pendant la Guerre de l'Indépendance américaine, la colonie fit retour aux Pays-Bas après le Traité de Paris. En 1796, dans le cadre de l'affrontement général avec la France révolutionnaire, les Anglais s'emparèrent de nouveau des possessions néerlandaises en Amérique. Elles furent rendues après la Paix d'Amiens (1802), réoccupées un an plus tard (1803), et formellement cédées à la Grande-Bretagne par le nouveau royaume des Pays-Bas le 20 novembre 1815. Réunies en 1814, les colonies d'Essequibo et de Demerara formèrent le noyau de la Guyane britannique (1831-1966).